Leadership féminin, une richesse pour l'entreprise

Publié le par Paul-Emile Taillandier

Comment définir simplement le leadership en général? Les critères dominants ne sont-ils pas encore très largement masculins ?

 Le leadership est avant tout la capacité à donner envie aux gens de monter à bord avec vous et il est très lié à ce que la personne dégage. En France, on confond  position et leadership  tous les hommes et toutes les femmes qui exercent de hautes fonctions ne sont pas forcément des leaders. On peut être un très grand patron sans pour autant avoir de qualités de leadership. Le leadership masculin 'est effectivement le biotope dominant. Il s'est formé au fil des millénaires pendant lesquels la femme a  été tenue à l'écart du pouvoir. Il s'exerce au niveau de l'Etat, de l'Armée et des entreprises -lesquelles sont les plus en retard -et se caractérise par l'envie d'exercer le pouvoir, avec une dimension quasi messianique. Obama ou Bill Gates sont des sortes de « messies » dans leur domaine.

 

En quoi le leadership féminin se distingue-t-il du leadership masculin ?

C'est comme l'ubac et l'adret de la même montagne! Le style standard du leadership féminin, encore naissant, est très différent du masculin. La femme veut aller de l'avant, est plus habitée, plus passionnée, moins cynique et est capable d'obtenir une forte adhésion…. Ce n'est pas un animal politique à sang froid, comme l'homme. Elle est beaucoup plus concrète, portée sur les résultats. Ainsi, par exemple, lors d'une réunion elle cherchera à prendre des décisions tandis que l'homme cherchera à briller. Elle est fidèle, loyale et intègre envers l'entreprise, contribue à faire grandir les leaders… Et, attentive à la question du bien-être de vie, elle pense à l'équilibre entre vie personnelle et vie professionnelle La femme leader est-elle une richesse pour l'entreprise ?

Oui, et de toute façon l'entreprise n'a pas le choix, elle ne peut pas se permettre de se priver de 50% de talents ! J'ai remarqué que la femme leader obtient plus facilement l'adhésion des équipes. Et que, souvent, lorsqu'elle quitte l'entreprise, l'hémorragie derrière elle est plus forte que lors du départ d'un homme. Le turn-over dans une entreprise plus « féminine » est en général moindre. Mais si la femme a des qualités que l'homme n'a pas, elle ne le remplace pas, elle le complète.

Certaines femmes  peuvent être tentées d'adopter des comportements propres au leadership masculin ?

Il y a le risque, lorsqu'une une femme accède au pouvoir, de la voir se fondre dans un style de leadership masculin. Dans ce cas, c'est comme envoyer un signal sémantique de subordination, de soumission. Au final, ça tue son leadership naturel et en plus, cela rend les hommes goguenards ! La vision de ces derniers sur la femme n'a guère changé, elle reste misogyne : selon eux, les femmes sont hystériques, hormonales, trop opérationnelles, manquent d'assertivité ! Je coache des patrons d'entreprises dans lesquelles les employées sont majoritaires. Au point qu'on me dit qu'il y en a trop ! Mais lorsque j'évoque le Comex, où il n'y en a peu ou pas, on me répond : « je ne vois pas le rapport » ! Cela s'appelle un angle mort ! Mais il faut reconnaître que le fameux « plafond de verre » est souvent d'abord dans la tête des femmes. Elles s'auto anesthésient et n'osent même pas penser possible de grimper dans la hiérarchie, de devenir leur propre n+2 ou n+3. La femme est, certes, un animal à sang chaud, mais qui aussi doit apprendre à le refroidir. A moins, sinon, d'être mangée toute crue !

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Publié dans FEMMES CADRES

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