Economistes, politiques... Ils se sont trompés

Publié le par Paul-Emile Taillandier

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A les écouter, l'année 2011 devait marquer le grand retour de l'Amérique, créer beaucoup d'emplois en France et voir la zone euro parfaitement tirée d'affaires. Hélas, l'exercice de prévision des économistes et des politiques s'avère parfois périlleux. Voici quelques perles récoltées ces derniers mois. Reconnaissons au moins à ces experts d'avoir pris le risque de se prononcer... quitte à ce que l'avenir leur donne tort.

Jean-Claude Juncker, président de l'Eurogroupe : « Je ne pars pas du principe que le Portugal va faire une requête pour une assistance financière. [...] Rien n'indique que le Portugal va faire une demande d'aide à court terme" se rassurait le président luxembourgeois de l'Eurogroupe, le 25 mars 2011. Le "court terme" n'aura duré que quelques jours : le 6 avril, soit 2 semaines plus tard, le gouvernement portugais se résoudra à solliciter une aide financière à l'Union européenne. Et le 16 mai, l'Europe débloquera effectivement 78 milliards d'euros pour aider le Portugal.

Jean-Marc Daniel, professeur associé à l'ESCP Europe, le 10 janvier 2011

 "Le chômage est derrière nous", s'enthousiasmait Jean-Marc Daniel, sur son blog le 10 janvier 2011. Hélas, cela semble bien mal parti : sur les 7 premiers mois de l'année, les listes de Pôle Emploi se sont allongées de 53 300 demandeurs d'emplois de catégorie A supplémentaires pour atteindre 2,76 millions d'inscrits. Le plus mauvais chiffre depuis février 2000. Sa prévision de croissance pour la France, de 1,5% en 2011, était en revanche plus pertinente. Se revendiquant "économiste optimiste", Jean-Marc Daniel n'hésite pas à qualifier ses confrères pessimistes comme Nouriel Roubini "d'hurluberlu"

Jim O'Neill, président de Goldman Sachs Assets Management, le 27 décembre 2010.  Considéré comme le "gourou" de Goldman Sachs, pas très clairvoyant lorsqu'il s'enflamme fin décembre 2010 en clamant : "2011 sera l'année du grand retour de l'Amérique". Ajoutant qu'un taux de croissance de 3,4 % en 2011 serait "suffisamment robuste pour entraîner un recul du chômage qui, s'il est avéré, voudrait dire que le pire des conséquences sociales de la crise du crédit devrait s'éloigner". Le bilan est nettement moins positif : le FMI a récemment revu sa prévision de croissance à 1,6 % cette année pour le pays.

Jean-Claude Trichet, le président de la Banque centrale européenne, le 30 novembre 2010   

 "L'Irlande et la Grèce, sont en situation de solvabilité", déclarait le 30 novembre 2010 Jean-Claude Trichet. Ces deux pays ont juste un problème de "réajustement", expliquait-il, assurant que la stabilité financière de la zone euro "ne pouvait pas être mise en cause de manière grave". Sept mois plus tard, il a dû se rendre à l'évidence et avaliser un nouveau plan de restructuration de la dette grecque, incluant une participation "volontaire" du secteur privé. En juillet dernier, Jean-Claude Trichet a réaffirmé que "les autres membres de la zone euro sous la pression des marchés comme l'Italie n'auront pas besoin de renflouement". Espérons pour l'Italie qu'il ne se trompe pas cette fois...

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Publié dans FEMMES CADRES

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